Meijer LPGA Classic : Kim en état de grâce !

L’Australienne de 23 ans tient-elle sa seconde victoire sur le Tour ? (Photo: LPGA/Getty Images)

Ce n’est pas un petit cheval, mais elles sont bien toutes derrière, toutes derrière et elle devant. L’Australienne Grace Kim a pris une bonne option sur la victoire, dans ce moving day !

Coup de tonnerre dans le Michigan où l’Australienne de 23 ans, déjà vainqueur sur le LPGA Tour, l’an dernier, lors du Lotte Championship, dont la date est décalée en fin de saison, cette année, a joué sur un rythme plus élevé que les autres, et qui a dominé le parcours et ses poursuivantes, en allant chercher un score total de –17, avec une carte de 66.

Mais elle n’a pas été la seule à enflammer ce tracé, de sorte que si elle venait à faiblir dans ce dernier tour, une poignée de joueuses sont en capacité de s’imposer dont l’Américaine Lexi Thompson.

Thompson retrouve du panache !

Il fallait s’en douter. Lorsque Lexi Thompson a annoncé sa retraite, pour la fin de saison, il s’est produit une forme de libération, de soulagement, face à cette pression qui l’emprisonnait depuis si longtemps. L’Américaine a donc retrouvé, en grande partie, tout ce qui a fait sa grandeur, et c’est un aller survolté qu’elle a signé. Dès le trou n°4, un Par 5 de 494,70 mètres, à peine plus long qu’au premier tour, Thompson signa un birdie qui allait inauguré une progression comme elle n’en avait plus connu depuis longtemps.

Ce sont quatre birdie à la suite que la Floridienne de 29 ans cochait sur sa carte avant d’aller chercher un eagle sur le Par 5 du trou n°8, dont la distance fut la plus longue depuis trois jours. Passant de –4 à –12, Thompson intégrait le Top 5, à la surprise générale, et n’allait plus le quitter.

Entre temps, Grace Kim et Ally Ewing s’étaient mises en route et l’Australienne allait, elle aussi, enchaîner les birdie.

Partie juste derrière Thompson, la Suédoise Anna Nordqvist produisait son effort, avec une solide régularité, et l’on crut revenir 6 ans en arrière, au temps où ces joueuses dominaient le circuit.

Lexi Thompson marqua le pas en abordant le retour, et ce furent quatre Par qu’elle réalisa, avant de concéder son premier bogey. Retombée à –11, Thompson perdait, subitement, une chance d’aller chercher la tête du tournoi, en ayant que quatre trous à jouer. Après 15 trous, elle vit Ally Ewing et Atthaya Thitikul passer à –12, tandis que Grace Kim fonçait déjà à –13, après 6 trous. Et la machine Australienne ne faisait que commencer à surfer sur le tableau des scores.

Sur le green du 16, Thompson frôla la birdie avec un putt, d’environ 5 m, dont la balle passa au bord du trou. Et au 17, elle rentra un autre long putt pour signer son dernier birdie, avant d’être obligée de jouer en lay-up sur le 18, et de perdre l’avantage d’un coup pour eagle, puis pour birdie, en se retrouvant trop loin du mat, au 4e coup.

Cependant, l’Américaine a démontré un jeu solide auquel il manque la précision sur la profondeur qui pourrait faire toute la différence. Car chacun se souvient que la force de l’Américaine fut de savoir planter les mats, sur un coup de fer, quand d’autres étaient à jouer un hybride. « Je suis parvenue à me mettre dans le bon rythme. C’est un parcours où il faut savoir jouer agressif pour faire beaucoup de birdie » confia l’Américaine. « Je me sentais très à l’aise et j’ai fait de bons coups tout en ayant bien réussi à faire rouler la balle au putting » ajoutait-elle, tout en soulignant qu’elle aimerait bien que cette dernière année lui apporte une nouvelle victoire. Et si c’était ce dimanche ?

Mais pour cela, il va falloir qu’elle continue de jouer aussi bien et que les autres connaissent un sérieux trou d’air.

Nordqvist, discrète et efficace !

C’est une championne, une grande championne qui continue d’arpenter les fairway. A 36 ans, la Suédoise qui a vécu les émotions les plus fortes, en bien comme en mal, durant sa carrière, est toujours là, solide comme un roc. Elle a connu la pénalité à l’US Women’s Open, la privant d’une victoire certaine. La maladie qui l’a sévèrement affaiblie, la victoire en tournoi comme en Majeur, et plus récemment le deuil dont sa capacité de résilience lui a permis de rester une joueuse très compétitive. Nordqvist, c’est un modèle que de nombreuses joueuses devaient prendre en exemple. Capable de bien jouer sur tous les types de parcours et dans toutes les conditions, elle a enflammé le parcours en signant l’un des deux meilleurs scores du jour, soit 65. « Je crois que j’ai joué de manière très solide ces dernières semaines. Mais je n’ai pas été capable de me lancer véritablement » expliqua la Suédoise. « Il y a beaucoup de vent le premier jour, notamment l’après-midi. J’ai joué de manière solide hier et aujourd’hui ce fut un peu la combinaison de tous les paramètres. Je me suis donnée de bonnes chances de birdie avec des coups très près des trous » déclara Nordqvist, qui a signé quatre birdie à l’aller, pour un bogey, et quatre au retour, sans bogey.

« J’adore ce parcours parce qu’il me rappelle beaucoup la Suède et que je suis très près de rentrer chez moi. Pensez que je n’y suis pas allée depuis noël », signifiant que Anna Nordqvist va faire une pause juste après le KPMG Women’s PGA Championship.

Anna Nordqvist qui joue avec une forme d’empathie pour ce parcours et qui pourrait bien encore nous surprendre.

Leader et favorite ?

Les regards seront braqués sur cette jeune joueuse de 23 ans, qui constitue la relève du plus haut niveau mondial, chez les femmes. Grace Kim pourrait bien sortir la tête de l’eau, ce dimanche, après deux Cut manqués, et des prestations en milieu de tableau, au terme du dernier tour. Largement en tête, avec 5 coups d’avance, elle fut impériale dans sa stratégie, et avec son jeu, dont la précision fut la clé de son succès dans ce moving day. Il faut garder en mémoire ce putt d’environ 10 mètres, pour birdie, sur le green du 13, lui permettant d’enclencher sa progression. Passant de –13 à –14, Kim passait seule en tête, au détriment d’une Ally Ewing qui partageait sa partie et qui tentait de lui rendre coup pour coup.

Bien épaulée par son caddie, le frère d’Austin Ernst, l’Australienne allait s’envoler jusqu’à –17, sans commettre de fautes importantes. Son approche du mat, depuis le fairway du 16, avec un green perché à plusieurs mètres au bout du fairway, lui offrit une nouvelle opportunité de birdie, tout en assommant moralement sa partenaire, restée plus de 10 mètres sous le mat. « je savais que mon jeu était assez bon, surtout depuis ma prestation à Los Angeles, où je me suis retrouvée dans la même position » expliqua Grace Kim. « J’étais très nerveuse et je ne crois pas avoir très bien gérer ma journée. Je suis arrivée sur le parcours assez tôt pour un départ à 14h00, parce que je ne savais pas quoi faire » confiait-elle. Puis elle fit une comparaison entre le LA Open et cette journée : « je savais que mon putting ne fonctionnait pas ce week-end, mais en cherchant à appliquer mon plan de jeu, je pouvais rester dans la course. Et de toute évidence, cette semaine, j’ai réalisé un meilleur travail de préparation et mon esprit était plus concentrée sur le parcours » expliqua Grace Kim, qui s’élance, une nouvelle fois, pour tenter de décrocher son second succès en carrière.

Corpuz, An, Pano ou Ewing en embuscade

Il ne faut pas, pour autant, penser que le jeu va se dérouler autour de ces joueuses que son Thompson, Kim ou Nordqvist. Les Amércaines Corpuz et Ewing sont de redoutables joueuses qui ont démontré leur capacité à vaincre la pression dans des moments importants. L’ancienne vainqueur de l’US Women’s Open, qui a vaincu Pebble Beach, a ajouté un troisième 68 aux deux précédemment joués. Et cette régularité doit nous mettre en alerte, car il est fréquent que ce type de scores cachent une étude méticuleuse du parcours, pour tenter de joueur très bas lors de la dernière journée.

Ally Ewing a, de son côté, démontré qu’elle sait aller chercher une victoire en étant sous pression. Son succès en match play, lors du Bank of Hope 2021 l’a consacrée comme l’une des meilleures joueuses du circuit, lui permettant d’aller d’obtenir une nouvelle qualification en Solheim Cup. Et sa carte de 71 de ce samedi et finalement assez normale, après avoir signé un second tour en 63 ! Une situation classique en golf que les joueuses considèrent comme un accident de signer un score aussi bas. Cependant, ce type de journée permet de renforcer la confiance et de donner, parfois, des ailes pour le dernier tour.

Sa compatriote Alexa Pano, a signé un moving day en –4, mis vierge de bogey, après un second tour en 65. Cette joueuse, bien qu’encore irrégulière, a déjà une victoire au compteur et un solide tempérament de battante entre les oreilles.

Mais la Sud-coréenne, Na Rin An, à –12, comme Thompson, Corpuz, et Ewing, pourrait se ressaisir, elle dont les scores ont baissé d’un coup par journée, depuis jeudi. Et puis, plus loin, à –10, la Thaïlandaise Atthaya Thitikul et sa poker face, pourrait surgir du bois et nous refaire un coup à Linnea Strom, la semaine dernière.

En fait, avec un niveau de jeu chez les féminines, qui ne cesse d’augmenter, tous les scénarii sont envisageable, même les plus insensés.

Une chose est certaine, la Française Céline Boutier n’ira pas chercher sa 7e victoire en carrière, cette semaine, elle qui montre des signes évidents de faiblesse, depuis le début de la saison. Effondrée à la 57e place, après un 3e tour en 74, Boutier ne rassure pas à quelques semaines des J.O de Paris.

Retour dans le Michigan, ce soir, à partir de 18h00, sur les canaux du Journal du Golf TV.

Le classement provisoire => ICI