KPMG Women’s PGA Championship : Yang, majeur et sans rivale !

Ce dernier tour du KPMG Women’s PGA Championship a presque failli tourner court, tellement la Sud-coréenne ne semblait pas avoir de rivale à sa hauteur. Et seule les petites erreurs qu’elle a commencé à commettre ont jeté un doute sur l’issue du tournoi.

Elle aura dû attendre son 75e départ pour savourer la victoire sur le green du 18 d’un tournoi majeur. Ce dimanche, la Sud-coréenne de 34 ans a réalisé son rêve et personne n’était en mesure de l’empêcher d’y accéder.

Pourtant, elles ont été nombreuses à chercher à l’en empêcher.

Hartlage : ce sera pour une autre fois

Parmi les favorites figurait l’Américaine Lauren Hartlage, rookie en 2022, qui s’est introduite sur le LPGA Tour grâce à une 26e place lors de la Q-série 2021. Après un galot d’essai qui la plaça hors du Top 100, Hartlage revint en Q-série et termina 9e en 2022. Et Depuis le ShopRite LPGA Classic, l’Américaine de 26 ans est en progression.

Cette semaine elle pour son premier majeur de la saison et était au départ de son second KPMG dont elle franchissait le Cut. Après deux birdie, sur le Par 5 du trou n°2 et le Par 3 du trou n°5, Hartlage grimpait dans le classement à –7, à un coup de Amy Yang, qui venait de débuter par un birdie sur le trou n°1, avant de concéder un premier bogey sur le Par 4 du 36, et de refaire un birdie sur le Par 3 du 5. On crut, alors que la Sud-coréenne, allait connaître, comme tant d’autres auparavant, une remontée de l’arrière, la mettant sous pression. Mais rapidement, cette idée s’évapora lorsque Hartlage concéda un premier double sur le Par 4 du 7, et un second sur le Par 4 suivant, soit le trou n°8. C’est une sortie de bunker totalement manquée, qui valut à l’Américaine de galérer sur le green du 7, y laissant deux putt, dont le second à 1 mètre. Quant au trou n°8, c’est une énorme gratte devant le green, pour tenter de s’approcher au plus près du trou, qui va compromettre le reste de sa stratégie, et c’est au putter, depuis l’extérieur du green, qu’elle jouera sa seconde tentative d’approche, pour se laisser un putt à 1,50 mètre… qu’elle manquera. 

Effondrée à –3, Lauren Hartlage va devenir l’une des grandes absentes de ce dernier tour, laissant Amy Yang un peu plus seule, en haut du tableau. En fin de partie, Hartlage concédera un bogey sur le Par 4 du 15, avant de signer son troisième et dernier birdie sur le Par 3 du 17, réalisant son meilleur résultat en majeur, soit une 5e place. « J’ai pris beaucoup de plaisir, surtout en faisant partie du dernier groupe d’un majeur, c’est quelque chose dont je rêvais» déclara Hartlage. « Je n’ai pas si aussi bien joué que je l’aurais souhaité. Mais ce fut une grande expérience et un apprentissage, dont je peux dire que ce fut agréable » ajouta l’Américaine qui a démontré sa capacité à jouer bas, cette semaine. Nul doute que nous reverrons Lauren Hartlage en haut d’un leaderboard, prochainement.

Miyu Yamashita, la japonaise qui impressionne !

Autre joueuse qui avait la possibilité de faire barrage à Amy Yang, c’est la Japonaise, non membre du LPGA Tour, Miyu Yamashita. Joueuse vedette sur son circuit, le JLPGA, Yamashita a connu, comme Hartlage, l’espoir et la désillusion. D’abord l’espoir en signant, très tôt, une birdie, sur le Par 5 du trou n°2. Après une suite de Par, qui n’étonnera personne, compte tenu de la difficulté du parcours, la Japonaise de 22 ans allait concéder un double bogey, sur le green du 8, là même où Hartlage réalisa sa gratte. Jouant un putt pour bogey, en dévers et de gauche à droite, elle ne put trouver le trouver, et c’est avec un double qu’elle sortit, elle aussi, de ce green. Passant de –6 à –4, elle allait cependant se reprendre dès le retour, en trouvant un birdie sur le Par 5 du 11. Mais la suite de sa journée allait être moins heureuse, puisque ce sont deux bogey qu’elle concédait. L’un au 12 et l’autre au 15. Restant combative, la Japonaise tenta d’obtenir un birdie sur le green du 16, un Par 4 de 351 mètres, dont la distance fut la même qu’au premier tour.

En attaquant le green, Yamashita faillit même réaliser l’exploit de signer un eagle, puisqu’au second rebond sa balle tomba à quelques centimètres du trou. Finalement, elle eut un putt pour birdie, qui se transforma en putt pour Par. Et c’est au 18 que la Japonaise trouva ce birdie, lui permettant de signer un score de –4, pour une belle seconde place. Et c’est encore une place qualificative pour un prochain tournoi du LPGA Tour qu’elle décroche, en plus d’un très beau chèque. « J’ai pris du plaisir à jouer avec Amy Yang qui a remporté ce tournoi. Je suis très contente de la manière dont j’ai joué dans cette dernière journée, en étant dans le dernier groupe » confiait-elle. « Et voir Amy gagner m’a encouragé à travailler encore plus dur » lâchait Yamashita.

« J’ai trouvé de la confiance en jouant dans ce dernier groupe et j’ai également  trouvé mes points faibles, donc je vais travailler dessus et continuer à jouer plus fort encore » expliqua un peu plus la Japonaise, dont nous saurons, ce soir, si elle intègre le Top 15 du Rolex Ranking, et devient la seconde Japonaise qualifiée pour les JO, avec Yuka Saso.

La nouvelle charge de Lilia Vu

C’est un retour remarqué qu’effectue l’Américaine Lilia Vu, en étant très proche de la tête, après seulement moins de deux semaine d’un retour à la compétition. Vu qui a eu du mal à enclencher sa journée, mais en alignant les par elle a assuré sa position, quand d’autres chutaient fortement, en vivant un dernier tour compliqué. Cependant, elle concédait un premier bogey sur le Par 4 du trou n°8, pour descendre à –2, c’est au retour que Lilia Vu se fit plus présente. Alors que Amya Yang pointait à –8 devant Ally Ewing et Miyu Yamashita à –4, Lilia Vu trouva, enfin, son premier birdie su le trou n°11, pour se positionner dans le groupe à –3, où se trouvait Hartlage et Jin Young Ko. Puis, l’Américaine signa deux autres birdie et c’est à –5, en seconde position, qu’elle se retrouva avec Yamashita, tandis que Yang venait de prendre un peu d’air en passant à –9.

Mais Lilia Vu connut, comme les autres, la sanction du bogey, sur les Par 4 du 14 et du 15, retombant à –3 et perdant sa place d’outsider, pour faire barrage à la Sud-coréenne, qui perdit sa dernière rivale. Ally Ewing étant retombée à –3, avec un seul trou à jouer.

Trouvant un dernier birdie sur le Par du 18, ce trou qui aurait dû être le juge de paix de ce tournoi, avec deux ou trois joueuses ex æquo, permit à Lili Vu de remonter à la seconde position, et d’enchaîner un second Top 10, après plus de deux mois d’absence.

« Je suis très fière de la manière dont j’ai joué cette semaine, après deux moins d’absence » confia Lilia Vu. « Je pense que si je n’avais pas joué +3 au premier tour, je serai dans une meilleure position. Mais aujourd’hui fut une journée très compliquée » assura l’ancienne numéro un mondial. « Globalement je n’ai pas été capable d’aller chercher les mats et de convertir les coups. Le niveau était relevé et la pression très forte, dont je ne pouvais pas faire n’importe quoi » expliqua l’Américaine qui se dit fière de ce retour en majeur.

Lili Vu qui estime avoir fait ce qu’il faut pour se remettre de sa blessure au dos et qui est heureuse d’avoir pu passer deux semaines chez elle à se reposer, puis à reprendre l’entraînement avec son coach. Ce retour en forme de Lilia Vu, et la baisse de régime de Nelly Korda viennent remettre un peu de piment dans cette saison.

Yang enfin sacrée

Ainsi, avec autant de joueuses qui auraient pu lui faire barrage et qui se sont cassées les dents sur ce parcours, la Sud-coréenne Amy Yang a pu avancer plus sereinement vers sa première victoire en majeur. Pour autant, ce fut pas nécessairement une journée facile pour elle. Et si elle réussit à progresser régulièrement dans cette journée, jouant –2 à l’aller, avec trois birdie et un bogey, Yang connut une grosse baisse de régime, au moment le plus stratégique.

Ce fut, d’abord, un bogey sur le Par 44 du 16, alors qu’elle avait atteint le score symbolique de –10, évoluant avec 5 coups d’avance. Puis, il y eut cette mise en jeu trop à droite, sur le Par 3 du 17, et cette balle qui tomba dans la pente, sous le green, pour rouler dans l’eau. Après un drop et deux putt, Yang se retrouvait en danger, à –7, avec Yamashita à –3. Un eagle de la japonaise au 18, et une nouvelle faute de Yang, et c’était le cataclysme sur le Sahalee Country Club. L’inattendue, le surréaliste dénouement que personne n’aurait envisagé.

Mais rien de tout cela n’eut lieu, et Amy Yang, même si elle manqua son putt pour birdie, assura le Par au 18, pour savourer sa première victoire en majeur. Une victoire tellement rêvée qu’elle accueillit de bon cœur, la douche au vin mousseux que ses camarades lui réservaient.

« C’est incroyable ! J’étais si verveuse au début de cette journée, et la nuit précédente » confia la Sud-coréenne. « J’ai dit à mon caddie, sur le fairway du 18, c’est le trou le plus long que j’ai jamais joué dans ma carrière » expliqua Yang. « J’étais très stressée et sous pression. Mais je pense que j’ai bien géré tout ça pour rester positive. Et bien sûr avec mon caddie qui fait un bon travail » ajouta Amy Yang, dont le caddie fut sur le sac de Perrine Delacour, avant que celle-ci ne décide de tout changer autour d’elle. Et c’est ici la preuve que l’association caddie / joueuse revêt un rôle important.

Jan Meierling qui aura, enfin, savouré la victoire en majeur, ce qu’il n’aurait pas connu en étant resté sur le sac de la Française, qui fut éliminée après deux tours.

« Le parcours est difficile à jouer et mon dos me gênait un peu. Mais cela m’a également permis de mieux me concentrer et de m’engager sur les coups qu’il fallait absolument réussir » précisa un peu plus Yang qui inscrit son nom sur cette coupe où figure celui de Seri Pak, qui a été un modèle pour elle, et de nombreuses Sud-coréenne.

Amy Yang qui décroche, également, sa qualification pour les Jeux olympiques de Paris, et qui s’assure cinq années d’exemption pour ce tournoi majeur, ainsi qu’une nette progression à la Race to CME.

Elle succède à Angela Stanford qui avait remporté son premier majeur, en 2018, après 76 départs, et elle aussi la seconde joueuse la plus âgée, après l’Américaine, à s’imposer en majeur. De qui redonner le moral à de nombreuses joueuses, qui courent encore après une première victoire.

Cependant, il a fallu attendre 6 ans pour voir un tel exploit, car les jeunes générations font de plus en plus obstacles à ce type de performance.

Prochain rendez-vous, cette semaine, avec le fameux Dow Great Lakes Bay invitational, désormais dénommé Dow Championship.

Le classement final => ICI