Chevron Championship : Vu abandonne, Coughlin en tête !

L’Américaine Lauren Coughlin s’impose en haut du classement, à la surprise générale (Photo: LPGA/Getty Images)

Que de surprises dans ce premier tour où les parties de l’après-midi ont dû composer avec un vent qui a rendu le jeu plus compliqué… mais pour tout le monde !

Le parcours Jack Nicklaus signature de Carlton a donc retrouvé les joueuses du LPGA Tour et leur a réservé un premier tour assez difficile à négocier, tout du moins pour une grande partie du champ puisque seules trente joueuses ont évolué sous le Par. Les green sont jugés fermes par une partie d’entre elles, tandis que d’autres s’en sont parfaitement accommodés. Partie dans les groupes du matin, l’Américaine Lauren Coughlin a tout de suite donné le ton en jouant –6 et sans concéder de bogey. Le parcours est donc prenable et comme chaque semaine il y a les joueuses qui parviennent à s’adapter rapidement et il y a les autres. « Nous avions une bonne stratégie qui consistait à prendre ce que le parcours nous proposerait » déclara l’Américaine de 31 ans, qui n’a jamais fait partie des stars du circuit et qui vient de révéler, cette année, une capacité à jouer dans le haut d’un classement. « Les green sont très fermes et donc parfois c’est que comme si je ratais le green . Aussi il faut donc savoir où raté et parfois se contenter d’un long putt parce que la balle est dans une bonne zone » expliqua Coughlin qui a abordé cette première journée avec philosophie.

Sa compatriote Marina Alex est venue se glisser à la seconde place dans un groupe à –4 avec la Japonaise Minami Katsu et une étonnante Nellya Korda, qui a rejoint le haut du tableau en fin de journée.

« J’ai trouvé que je m’en sortais bien avec mon jeu et mon contact de balle même si ce n’était pas extraordinaire » confia Marina Alex qui a débuté par un bogey au trou n°2, avant de l’effacer par un birdie sur le premier Par 5 de l’aller. C’est en abordant le retour que l’Américaine a pu dompter le parcours et se construire une place dans le haut du leaderboard. « Au fur et à mesure que j’avais dans la partie j’ai réussi de jolis coups et j’ai pu plus facilement me concentrer sur le putting quand mon jeu fut en place » ajouta l’Américaine de 33 ans qui a signé son second succès, sur le LPGA Tard, 5 ans après sa première victoire.

Mais l’une des surprises c’est la présence de la numéro un mondial, dans ce Top 3, à qui aucun parcours ne semble résister.

Korda déjà proche de la tête

La journée de Nelly Korda ne fut pas aussi simple que sa carte peut le laisser apparaître, cependant, l’Américaine signe une nouvelle performance et semble à l’aise sur ce parcours où elle été capable de rentrer des putt que d’autres, comme Céline Boutier notamment, ont totalement raté.

S’étant élancée dans le groupe juste derrière celui de la Française, la numéro un mondial a donc bénéficié des mêmes conditions de jeu. C’est à dire des green déjà piétinés et la présence d’un vent qui s’est levé peut après 10h00. Evoluant avec Minjee Lee et une Jennifer Song appelée au dernier moment pour replacer Lilia Vu, qui a abandonné deux heures avant son départ, la Floridienne est venue s’intercaler dans ce groupe à –4, sur le tout dernier putt, soit celui pour birdie au trou n°9. Avant cela, Korda a connu une entrée en matière avec un bogey, comme beaucoup de joueuses qui ont eu du mal à appréhender ce parcours.  « J’ai effectivement débuté par un bogey et honnêtement j’ai seulement manqué deux mises en jeu au driver. Donc je pense que je crois que c’est la clé sur ce parcours parce que si vous êtes dans le rough, avec la fermeté des green, vous ne pourrez pas arrêter les balles » déclara Nelly Korda qui a rapidement corrigé le tir en signant deux birdie à l’aller, dont un coup incroyable sur le Par 3 du 17 qui faillit lui apporter un trou en un, avec une balle qui heurta le mat et se planta au bord du trou. Korda est en forme mais elle est aussi très régulière et compétitive, depuis ce début de saison, ce qui manque à beaucoup de joueuses.

Delacour et Boutier (encore) en danger !

Rien ne va plus pour le golf féminin Français sur le LPGA Tour. Si nous sommes peu surpris de voir Agathe Laisné ne pas franchir les Cut, plus étonnant sont les maigres performances de Perrine Delacour et de Céline Boutier.

Pour la première, rien ne justifie, pour le moment, qu’elle ne parvienne pas à évoluer plus haut dans le classement, alors qu’elle a réalisé de nombreux changement l’an dernier qui ont porté leurs fruits. Après une sorte de burn out en 2022, Perrine Delacour est revenue plus forte et plus mûre pour aborder ses défis mondiaux, et sa place dans le Top 60 en 2023, fut la récompense du travail qu’elle a accompli durant l’inter saison. Mais depuis le début de l’année rien ne va plus et Delacour butte sur les Cut et des parcours qu’elle a déjà joué. Eliminée l’an dernier avec un score total de +5, c’est à ce même score qu’elle est classée, cette année, au terme de son premier tour. La pilule est donc difficile à avaler d’autant qu’elle n’a trouvé qu’un birdie sur le premier Par 5 de l’aller, après avoir concédé un double bogey au trou précédent. Et au retour, la Française a concédé trois bogey pour six Par. Avec un Cut provisoire à +1, c’est à nouveau un second tour difficile qui attend Perrine Delacour, et la menace d’une nouvelle élimination, qui sera, cependant, accompagnée d’un chèque de 10 000 dollars, en guise de lot de consolation.

Quant à Céline Boutier, manifestement, c’est au putting que la Française échoue dans cette journée. Trop de putt ont envoyé sa balle bien loin des trous, comme si elle ne parvenait pas à appréhender correctement les pentes. Partie du 10 à 12h59 avec Allisen Corpuz et Ruoning Yin, la Française, numéro 3 mondial, n’a trouvé qu’un birdie à l’aller (au 17), et a concédé quatre bogey sur l’ensemble de sa journée. Mais pour Boutier, si le second tour s’annonce quand même difficile, l’écart de deux coups avec le Cut est plus facilement surmontable que pour Delacour qui, jusqu’ici, n’a pas démontré qu’elle est capable d’inverser franchement la tendance.

Il y a donc un espoir de voir, au moins, une Française évoluer ce week-end dans ce premier majeur de la saison.

Lilia Vu inquiète les fans

La tenante du titre a donc déclaré forfait quelques heures avant son départ, alors qu’elle était à l’échauffement et qu’une violente douleur au dos l’a saisie. On sait que l’Américaine qui fait preuve d’un certain embonpoint, ne soigne pas franchement son alimentation et qu’elle est toujours très attirée par une barquette de frites et un bon steak, quand Lexi Thompson et Nelly Korda sont abonnés aux viandes blanches et aux légumes, et que Lydia Ko a renoncé au riz, perdant du poids de manière spectaculaire. Et les problèmes de dos sont aussi la conséquence d’une surcharge pondérale. Accablée par ce problème physique depuis plusieurs mois, l’Américaine a d’abord perdu sa place de numéro un mondial en déclarant forfait deux fois de suite, entre la fin février et le début du mois de mars. Et le 25 mars dernier, Nelly Korda lui ravissait sa place de numéro un au Rolex Ranking en remportant sa troisième victoire à la suite. Alors, quelle avenir pour Lilia Vu, l’ex championne de l’Epson Tour qui a conquis le public et les fans du LPGA Tour, en devant une star mondial en à peine deux ans ? C’est toute la question qui se pose, car des joueuses blessées qui ne sont jamais revenues à leur meilleur niveau, c’est du déjà vu.

Lydia Ko et Thitikul dans le coup

Ce Top 10 provisoire met déjà en scène des joueuses de notoriété. Comme Lydia Ko et surtout la jeune Thaïlandaise Atthaya Thitikul, qui revient de blessure et qui a pris le temps de se soigner et de s’entraîner. L’une est à quelques points d’entrer au Hall of Fame, l’autre à une carrière à construire, mais elles sont toutes les deux d’incroyables joueuses et leur place à –3, dès ce premier tour, laisse présager qu’il va falloir les surveiller jusqu’au moving day.

A suivre, également, la nouvelle étoile montante Australienne, ancienne championne de tennis, qui réussit parfaitement sa transition de l’Epson Tour vers le le plus haut niveau mondial. Gabriela Ruffels avait déjà surclassé bon nombre de ses camarades sur l’Epson Tour, dont Agathe Laisné, et la voici à la 5e place, ex æquo à –3, avec des joueuses confirmées.

La bonne surprise c’est de voir la Suédoise Anna Nordqvist, dont beaucoup semblent avoir oublié qu’elle est passée à deux doigt de remporter l’US Women’s Open, en 2016, pour une stupide pénalité qui a profité à Brittany Lang et lui a offert le titre. Sa seule victoire en carrière, par ailleurs.

La voir s’imposer cette semaine serait une magnifique surprise et un énorme cadeau pour cette joueuse qui a apporté tant de grands moments au golf féminin, et notamment en Solheim Cup.

L’Américaine Lindy Duncan fait également partie des surprises du jour, avec une 10e place à –2 tout comme Georgia Hall qui semble, enfin, revenir parmi les vivants, après tant de contre performances ces derniers mois.

A suivre cette seconde journée qui devrait produire, encore, son lot de surprises, avec des joueuses privilégiées la veille, par un départ matinal, qui vont devoir s’adapter aux conditions de jeu de l’après-midi.

Une diffusion TV médiocre

Le Journal du Golf TV avait laissé planer l’idée d’une diffusion bien meilleure que celle de Golf Channel France ces dix dernières années, et surtout de propos aux fans des moyens plus conséquents pour la diffusion des majeurs. Hier, c’est manifestement un gros pépin technique qui n’a pas permis à la chaîne de diffuser ce premier tour dans les temps, alors que le site internet de la Fédération a pu parfaitement contenter les amateurs du circuit féminin mondial. Puis, une fois les images disponibles sur les canaux des box internet de Free, Bouygues et Orange, ce sont d’interminables coupures promotionnelles pour les médias du groupe l’Equipe qui ont ponctué la retransmission du premier comme du second tour. Si l l’on y ajoute des commentaires soporifiques, marque de fabrique du Journal du Golf TV, qui cherche à singer l’existant au lieu de créer un style décapant et innovant, plus des annonces farfelus d’horaires, dont celui d’un direct à partir de 20h00 que personne n’a jamais vu, ont obtient une diffusion qui relève de l’amateurisme. Et heureusement que la présence de Florence Le Jacques et là pour faire un peu oublier le fiasco de la diffusion de cette première journée, sans quoi beaucoup seraient prêts à ouvrir une cagnotte pour racheter les droits de diffusion et reprendre la main sur ce niveau de médiocrité qui est peu flatteur pour le Groupe l’Equipe.

Le classement provisoire => ICI